La France est-elle prête pour l’adoption des cryptomonnaies ?
L’ADAN (l’Association pour le Développement des Actifs Numériques) et KPMG ont sorti un rapport sur la structuration du secteur crypto en France et sur son adoption par le grand public (pdf). Les chiffres semblent indiquer que les cryptomonnaies sont prêtes à poursuivre leur conquête du grand public. Mais la France est-elle prête ?
Vous avez dit adoption ?
Les chiffres mis en perspectives dans ce rapport sont insolents.
Alors qu’en 2021, la capitalisation des cryptomonnaies à passé la barre des 2000 milliards de dollars :
- 8% des Français de plus de 18 ans ont investi dans les cryptomonnaies,
- 30% des Français envisagent d’investir,
- mais surtout : presque 50% (46,7%) des Français reconnaissent qu’ils auraient investis dans les crypto si cela avait été moins compliqué de le faire.
Les Français qui possèdent des cryptomonnaies sont aujourd’hui plus nombreux que ceux qui possèdent des actions.
L’étude renchérit : 22% des Français se disent prêts à changer de banque pour une banque qui propose des services cryptos. Ces chiffres à eux seuls présentent le panorama d’une France prête à adopter les cryptomonnaies.
Enfin, le rapport souligne que cette tendance va se poursuivre en 2022.
Tous les indicateurs semblent être verts pour une adoption massive des cryptomonnaies par le grand public.
Attendez un peu…
Pourtant les critiques peu constructives et les tribunes anti-crypto continuent d’affluer. Les politiques appellent à la régulation, et pour certains, « L’enjeu n’est ni plus ni moins que de mettre un terme à ce nouveau Far West ».
Alors bien sûr, nous entendons. Nous entendons le besoin de régulation et d’encadrement. Le marché a besoin de règles claires pour se développer et s’épanouir. Mais ces règles doivent accompagner l’innovation et l’essor des nouvelles technologies ; en aucun cas les freiner. L’enjeu, c’est notre souveraineté, déjà bien mise à mal sur de nombreux sujets.
Évasion, escroquerie, blanchiment, financement du terrorisme… Les lois pour ces crimes et délits existent déjà. Ce dont le marché crypto a besoin, c’est d’un environnement favorable à l’utilisation des cryptomonnaies ; c’est de comprendre comment appliquer la TVA sur un NFT ; c’est de connaître la forme juridique à donner à une DAO.
On aurait tendance à vouloir laisser se développer le marché pour pouvoir mieux identifier où il faut légiférer. Mais selon Cedric O, ce n’est pas la régulation qui bloquera le marché des cryptomonnaies mais le manque de compétences dans le secteur… Vision fortement discutable.
Où en est la crypto en France ? Echange avec le ministre Cédric O
Saurons-nous (l’État, l’Europe, les banques) prendre le virage des cryptomonnaies ? Ou allons-nous demander aux entreprises d’interminables et coûteuses procédures administratives de mises en conformité, que seules les grandes banques et institutions, peu innovantes, pourront financer ? Allons-nous laisser passer le train, encore une fois, et répéter les erreurs faites avec Internet ?
Il reste encore du boulot
Si l’Adan démontre à travers cette étude que le secteur crypto se développe très rapidement en France, il reste encore de nombreux obstacles, notamment concernant la régulation, sur le chemin de l’adoption.
Pourtant, la France a vu naître plusieurs licornes comme Ledger ou Sorare qui rayonnent à l’échelle mondiale dans l’industrie des cryptomonnaies.
Chez ABCDEEP, nous pensons que demain sera crypto, demain sera décentralisé. Les cryptomonnaies vont prendre de plus en plus d’importance dans les moyens de paiement. Les cas d’usage des NFT vont se multiplier. Les entités DAO vont être de plus en plus nombreuses. Surtout, les blockchains vont transformer de nombreux secteurs : immobilier, énergie, santé, finance, informatique, art, logistique, urbanisme… Et Bitcoin jouera un rôle monétaire et géopolitique croissant.
